Par Mamadou Sèye
Il y a des débats qui, à force d’être agités sans fondement, finissent par révéler davantage les intentions que les vérités. Depuis plusieurs semaines, des voix s’élèvent — parfois à peine déguisées — pour insinuer des tensions supposées entre le Premier ministre et le ministre de la Justice. Plus récemment, ce serait le président de la République lui-même qui serait en désaccord avec ce dernier, au sujet de la lenteur du traitement de certains dossiers judiciaires. Une thèse fragile, entretenue dans des cercles en panne d’initiative, à défaut d’arguments politiques.
Or, la réalité institutionnelle se charge de remettre les pendules à l’heure. La Cour des comptes l’a affirmé sans ambages : elle agit sans pression. L’Union des magistrats du Sénégal a, elle aussi, pris la parole pour rappeler son autonomie. Dans un pays où le climat de parole libre s’impose avec force, il est légitime de constater que le Sénégal ne triche plus avec l’indépendance de la justice.
C’est un fait nouveau, et il faut le saluer. On n’est plus dans l’ère des silences imposés ni des décisions dictées en coulisses. Les institutions parlent, et le peuple écoute. C’est cela, la respiration naturelle d’un État de droit.
Le ministre de la Justice, pour sa part, n’est ni une figure partisane, ni un acteur de tribune. Il n’a pas été choisi pour sa popularité, mais pour sa compétence, son attachement aux principes républicains, et sa probité morale et intellectuelle. Ceux qui le connaissent savent que son intégrité n’est pas négociable. Faut-il rappeler que c’est Ousmane Sonko lui-même qui l’a approché, dans le cadre de la formation du gouvernement ? Ce choix traduit une volonté politique claire : confier les leviers de la justice à ceux qui en respectent la noblesse.
Alors que certains tentent de peindre un paysage conflictuel à coups de conjectures, les faits, eux, témoignent d’un fonctionnement apaisé, sérieux, méthodique. Il y a une volonté manifeste de redonner aux institutions toute leur autonomie et à la République toute sa dignité.
Chercher à fabriquer de fausses querelles, c’est oublier que le peuple sénégalais a mûri. Il observe, il analyse, et il distingue désormais le bruit des faits.
À senegal-promedia.net, nous croyons que cette séquence politique marque un tournant positif. Le Sénégal avance, porté par une exigence de transparence, de responsabilité et de vérité. Ce n’est pas un décor. C’est un cap.