Par Mamadou Sèye
La visite officielle du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine, du 22 au 27 juin 2025, aura été plus qu’un simple déplacement diplomatique. Elle marque un jalon important dans la réorientation stratégique des relations internationales du Sénégal, et scelle une série de douze accords structurants qui redéfinissent les contours de la coopération entre Dakar et Pékin. Ce voyage officiel s’est transformé en véritable manifeste pour un partenariat de co-développement, à la fois lucide, ambitieux et pragmatique. En toile de fond : une volonté claire de sortir de l’étau des dépendances classiques et de bâtir des alternatives concrètes, y compris sur le terrain sensible du financement.
Premier axe majeur, l’énergie. Le Sénégal s’engage résolument vers une transition énergétique maîtrisée. La Chine apportera un appui décisif dans le développement du solaire, de l’éolien, mais aussi du stockage d’énergie, une dimension stratégique pour stabiliser l’offre et réduire la vulnérabilité du réseau. C’est une véritable mutation que prépare Dakar, à l’aube de l’exploitation de son gaz naturel, dans une logique de souveraineté énergétique.
En parallèle, un volet transport d’envergure a été acté. Il prévoit l’installation d’une unité d’assemblage de bus électriques et à gaz, fruit d’un partenariat avec les industriels chinois Yutong et Zhenhuai Construction. A terme, 40 000 véhicules sont à renouveler, dont 6 000 dans les cinq prochaines années. Ce projet est accompagné d’accords pour la réhabilitation de gares routières, la construction d’aires de repos et de stations de recharge, ainsi qu’un programme de financement du transport urbain et interurbain via des instruments sino-sénégalais. C’est tout le système de mobilité qui entre dans une phase de modernisation, avec des retombées sur la qualité de l’air, la création d’emplois et l’accessibilité urbaine.
Autre levier : l’agriculture. Les Chinois appuieront le Sénégal dans sa quête de souveraineté alimentaire, à travers la mécanisation, l’irrigation, le développement des chaînes de valeur locales et la transformation agro-industrielle. Ce n’est plus le vieux discours d’aide au développement, mais une stratégie intégrée où la technologie et les investissements accompagnent la vision du pays.
Cette approche se reflète aussi dans le domaine de la formation. Un programme ambitieux prévoit l’envoi de techniciens et d’ingénieurs sénégalais dans les meilleures universités technologiques chinoises, dans les domaines de l’énergie, du numérique, de l’agro-industrie et des infrastructures. On ne parle plus ici de recevoir des infrastructures clés en main, mais de former une génération capable de concevoir, gérer et faire évoluer ses propres outils de développement.
A cela s’ajoute le développement de parcs industriels, la promotion du numérique, le soutien au logement, et un partenariat dans le domaine culturel et sportif, notamment en vue des Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar en 2026. Ces engagements ne sont pas des promesses vagues : ils sont adossés à des accords concrets, avec un calendrier, des partenaires identifiés et des objectifs mesurables.
Mais c’est sans doute sur le terrain de la finance que cette visite prend un relief particulier. Là où les institutions traditionnelles comme le FMI et la Banque mondiale imposent leurs conditionnalités, souvent perçues comme intrusives ou rigides, la Chine propose un modèle alternatif. Ce modèle n’est pas sans risques, bien sûr, mais il a le mérite de reconfigurer les marges de manœuvre. Le Sénégal explore ainsi d’autres leviers, en s’appuyant sur des instruments mixtes d’investissement, des fonds de co-développement, et une logique de partenariat fondée sur les projets, non sur les injonctions. Il ne s’agit pas de fuir les anciennes institutions, mais de réduire leur hégémonie en diversifiant les sources de financement, en imposant une compétition entre bailleurs, et en renforçant la capacité de négociation du pays.
L’audience accordée par le président Xi Jinping à Ousmane Sonko, rare à ce niveau protocolaire pour un Premier ministre africain, est venue sceller cette nouvelle dynamique. Pékin voit dans le Sénégal un partenaire stable, stratégiquement positionné et porteur d’une vision claire. De son côté, Dakar envoie un signal : il est possible de négocier autrement, de coopérer sans s’aligner aveuglément, et de construire sans renoncer à sa dignité.
Ces douze accords ne sont donc pas un aboutissement, mais un début. Ils jettent les bases d’une diplomatie économique souveraine, proactive et tournée vers l’avenir. Une page se tourne. Une autre s’écrit, avec la Chine, mais aussi avec l’ensemble de ceux qui comprendront que l’Afrique n’est plus un terrain d’influence passive, mais un acteur lucide qui choisit ses partenaires en fonction de ses intérêts, non de ses anciens réflexes.
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