Chronique: Les manœuvres de l’ancien monde

Le pouvoir est ailleurs ? L’obsession stérile des anciens barons du système

Depuis l’élection historique de Bassirou Diomaye Faye et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre, une partie de l’ancien système politique semble frappée d’un trouble de la perception : elle refuse de voir la réalité telle qu’elle est. Alors, elle invente. Elle échafaude des récits, des soupçons, des scénarios de coulisse qui finissent souvent par tourner en boucle dans des cercles fermés.

Dernier en date : l’idée que « le vrai pouvoir » ne serait pas entre les mains du président de la République, mais de son chef de gouvernement, Ousmane Sonko. Et pour donner du grain à moudre à cette théorie fumeuse, l’annonce d’un prochain voyage de Sonko à Abidjan a suffi à mettre le feu aux poudres. Selon ces voix, ce déplacement serait l’initiative du président ivoirien Alassane Ouattara, qui ne s’adresserait pas au président Diomaye, mais à celui qu’ils présentent comme le vrai détenteur des rênes.

Ce fantasme, bien huilé, sert surtout à entretenir une confusion. Il suggère une rivalité qui n’existe pas, tout en niant la singularité du projet politique porté par le tandem Diomaye-Sonko. Une entente basée non sur une hiérarchie trouble, mais sur une stratégie partagée, des valeurs communes, et une volonté de rupture claire avec les anciennes pratiques.

Mais pourquoi ce récit revient-il avec autant d’insistance ? Parce qu’il est rassurant pour ceux qui n’arrivent pas à faire leur deuil du pouvoir. Imaginer que Sonko tire les ficelles, c’est se dire que tout cela n’est qu’une mise en scène, que rien n’a changé en profondeur, et que le moment viendra où tout explosera.

Erreur stratégique. En tentant de diviser, ces anciens barons du système se trompent d’époque et de public. L’opinion, elle, a changé. Elle n’achète plus les théories à deux balles, les guerres d’ego inventées, ni les polémiques nourries par le vide. Le pouvoir est là où le peuple l’a mis. Il est partagé, oui, mais pas disputé. Il est incarné à deux voix, mais porté par une même volonté.

À force de chercher une fracture, ils finiront par briser ce qu’il leur reste : leur crédibilité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *