Ce 17 avril, les murs du palais de justice ont tremblé. Le parquet financier, appuyé par la Division des investigations criminelles (DIC), vient d’ouvrir une nouvelle brèche dans le mur de l’impunité. Cinq anciens ministres, jadis tout-puissants, sont désormais rattrapés par les chiffres, les faits, et le fracas d’un rapport de la Cour des comptes. Dans les coulisses, des chèques ont circulé pour fuir la prison, des dignitaires font l’inventaire de leur chute annoncée. Une ère s’achève, une autre commence : celle où les comptes doivent être rendus, jusque dans le sang froid de la République.
Le jour où les masques sont tombés
Il est un moment où les chiffres cessent d’être abstraits. Où les colonnes comptables deviennent des actes d’accusation. Ce jeudi, le procureur général Mbacké Fall n’a pas simplement tenu une conférence de presse : il a livré une sentence sans robe, une convocation sans sommation. Cinq anciens ministres, cités dans le rapport explosif de la Cour des comptes, devront désormais faire face à la justice. La Haute Cour, si l’Assemblée suit, les attend.
Covid-19 : l’argent des urgences, le temps du scandale
Ce n’est plus un soupçon, c’est un faisceau. 27 personnes déjà déférées par la DIC, certaines sous contrôle judiciaire, d’autres ayant sorti le chéquier — 258 millions FCFA au total — pour éviter la détention. Mais la ligne rouge a été franchie. Ce n’est plus le petit fonctionnaire ou le sous-traitant qu’on interroge : c’est le haut du panier, les anciens gestionnaires des milliards levés dans l’urgence sanitaire.
Le parquet déroule les chiffres d’un désastre moral
En sept mois, le Pôle judiciaire financier (PJF) a traité 292 dossiers. Pas des soupçons vaporeux : des véhicules saisis, des comptes gelés, des milliards recouvrés. Le procureur Abdoulaye Alioune Sylla déroule la comptabilité de l’indignité : 15 milliards FCFA sous main de justice, 92 véhicules saisis, et un flux constant de rapports venus de la CENTIF et de l’OFNAC. Mais aujourd’hui, c’est une autre étape : celle du choc politique.
Un séisme institutionnel à venir ?
Car si l’Assemblée donne son feu vert à la Haute Cour de justice, c’est tout un pan de la République qui sera sur le banc des accusés. Ministres hier applaudis, aujourd’hui convoqués. Et l’opinion ne s’y trompe pas : ce n’est plus une opération de communication, c’est un basculement. Un frisson parcourt les couloirs du pouvoir — ceux d’hier, comme ceux d’aujourd’hui.
La Cour des comptes, détonateur d’une ère nouvelle
On l’avait presque oubliée, reléguée à ses rapports techniques et à ses recommandations polies. Mais cette fois, la Cour des comptes a frappé. D’un rapport froid comme une lame sont sorties des lignes incandescentes. C’est ce document, couvrant les années 2019 à mars 2024, qui a été transmis au parquet. Et qui a tout déclenché.
ÉPILOGUE PROVISOIRE : Une justice debout ou une République à genoux
Ce n’est pas qu’une affaire judiciaire. C’est un test démocratique. Le pays regarde. L’histoire observe. Et chaque nom cité est un rappel : le pouvoir n’est jamais un bouclier définitif. Ce 17 avril 2025 pourrait rester comme le jour où les privilèges se sont effondrés sous le poids des comptes à rendre.
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