Il arrive que le chagrin d’un frère en humanité trouve un écho dans le cœur d’un autre, au-delà des croyances, des continents et des langues. Serigne Mame Mor Mbacké, figure éminente du mouridisme, a exprimé avec une grande tristesse ses condoléances à l’Eglise catholique touchée par une épreuve, en l’occurence le décès du Pape François
Pour le marabout sénégalais, cette peine n’est pas étrangère. Elle rejoint l’universalité des émotions humaines et rappelle combien les religions, loin d’ériger des murs, peuvent tisser des ponts. Sa pensée s’élève vers le Saint-Père, mais aussi vers l’ensemble de la communauté catholique, à qui il adresse ses prières de paix, de force et de consolation.
La rencontre entre Serigne Mame Mor Mbacké et le Pape François, survenue à Rome, reste un jalon fort dans le dialogue islamo-chrétien. Ce fut un moment d’une rare intensité spirituelle, où la profondeur du regard, le respect mutuel et la simplicité des gestes ont dit ce que les discours peinent parfois à exprimer : la reconnaissance réciproque entre deux guides habités par la même quête de justice et de paix.
Dans la tradition mouride, le cœur est un sanctuaire. Et c’est de ce sanctuaire que jaillit aujourd’hui la compassion du marabout, fidèle à l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba, selon lequel servir Dieu, c’est aussi honorer l’humanité dans sa diversité.
À l’heure où le monde est souvent tenté par le repli, l’indifférence ou la peur de l’autre, Serigne Mame Mor Mbacké rappelle, par ce geste, que les grandes douleurs peuvent aussi devenir les lieux d’une fraternité renouvelée.
Promedia