Dialogue national : la clarté d’un cap, la fin des illusions

Par Mamadou Sèye

Dans un contexte politique où le rapport de force est clairement en faveur du pouvoir en place, le dialogue national ne peut être l’occasion de replâtrages partisans ni de recyclages d’appareils politiques épuisés. Il consacre une nouvelle ère, faite de responsabilité, d’efficacité et de rupture assumée. Les appels à un gouvernement d’union nationale relèvent d’une incompréhension profonde des dynamiques actuelles.


Le dialogue national en cours se tient dans un moment singulier de notre histoire politique. Pour une fois, l’exercice n’est pas imposé par la peur, par une menace de déflagration ou par la pression extérieure. Il est convoqué dans un climat d’autorité républicaine retrouvée, avec un exécutif stable, un Président légitimé, et une majorité qui n’a ni à composer ni à quémander.

Dans ce contexte apaisé mais déterminé, certains rêvent encore d’un gouvernement d’union nationale. Ils invoquent un vieux réflexe : celui du partage du pouvoir entre chapelles en crise, au nom d’une stabilité supposée. C’est oublier que le Sénégal ne se cherche plus un équilibre précaire. Il a besoin de cap, de cohérence, d’efficacité. Ce que le peuple attend, ce ne sont pas des combinaisons politiciennes, mais des résultats concrets.

La tentation du compromis mou ne tient plus. L’APR, force centrale d’hier, s’est disloquée sous le poids de ses contradictions. Elle n’offre aujourd’hui ni direction claire ni relève structurée. Autour, des figures isolées — souvent plus visibles sur les réseaux sociaux que sur le terrain — prétendent incarner une opposition qu’elles peinent à incarner. Leur obsession maladive à surveiller Ousmane Sonko comme du lait sur le feu les a détournés de l’essentiel : proposer, convaincre, agir. Pendant ce temps, lui gère. Eux commentent. Et l’écart se creuse.

Le Président, lui, a choisi une posture d’altitude. Il n’entre pas dans la mêlée. Il trace. Il décide. Il impose le respect sans fracas. Sa gouvernance s’inscrit dans le réel, dans la durée, dans la projection. Et les premiers signaux sont là : cap sur une croissance à deux chiffres dès 2025, engagement pour une réforme de l’administration, priorisation des politiques sociales.

Ce n’est pas un moment de repli. C’est un moment de clarté. De refondation. D’alignement.

Le dialogue national doit servir à consolider cette dynamique, non à la freiner. Il doit permettre aux forces sociales, aux segments organisés de la société civile, aux experts, aux collectivités, d’éclairer le chemin. Mais il ne saurait être le lieu d’un marchandage entre forces politiques essoufflées.

Il faut du discernement. De la hauteur. Une opposition existe parce que la démocratie l’exige. Mais encore faut-il qu’elle soit à la hauteur du moment. Encore faut-il qu’elle dépasse les petites manœuvres pour incarner une alternative crédible, exigeante, patriotique.

Le Sénégal avance. Et il avance droit. Le reste est bruit.


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