Par Mamadou Sèye
A l’heure où l’on parle de souveraineté alimentaire, de transformation des produits locaux et d’entrepreneuriat des jeunes, l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) agit avec cohérence. L’établissement a lancé un projet structurant de centre d’incubation d’entreprises, porté par une vision claire : offrir à de jeunes Sénégalais un espace d’expérimentation, d’innovation et de passage vers l’industrialisation. Ce projet, loin d’être une initiative isolée, s’inscrit dans une stratégie nationale de développement économique fondée sur la valorisation des ressources agroalimentaires locales.
Ce centre d’incubation est financé grâce à l’appui de la Banque africaine de développement (BAD). Il est également soutenu par un cadre juridique solide : le site retenu est couvert par un titre foncier en bonne et due forme, et les autorisations de construire ont été régulièrement obtenues. Bref, les fondations sont à la fois techniques, administratives et financières. Ce que l’on attend désormais, c’est l’engagement collectif pour que ce projet prenne corps dans les meilleures conditions.
Pourtant, ces dernières semaines, des interrogations se sont fait entendre, parfois portées par des arguments confus, évoquant des « problèmes de site » ou des « conflits d’usage ». En réalité, ces postures suscitent plus de perplexité que de débat. Comment comprendre qu’un projet légalement établi, financé, et stratégiquement pertinent puisse faire l’objet de suspicions ou de murmures dissonants ? S’il ne s’agit pas de contestation ouverte, il est clair que certains milieux semblent gênés par la concrétisation de ce projet, comme si l’émergence de l’ITA dans l’espace foncier risquait de mettre au jour d’autres pratiques moins régulières.
Il est utile de rappeler que de nombreuses zones occupées aujourd’hui n’ont jamais fait l’objet de régularisations claires. Certaines extensions se sont opérées sans titres, parfois sans même autorisations. Dans ce nouveau contexte national, où la transparence et la reddition des comptes deviennent des exigences fortes, ces situations commencent à susciter crainte et inconfort. Il n’est donc pas exclu que derrière les réserves apparentes autour de ce projet, se cache la peur de voir certaines irrégularités foncières exposées au grand jour.
Face à cela, l’ITA garde sa ligne : avancer sans vacarme, mais avec fermeté et lucidité. L’institution ne cherche ni la polémique, ni la confrontation. Elle agit dans le respect des règles, avec pour seul objectif de contribuer à la transformation du pays. Elle ne prend rien à personne. Elle construit sur un espace qui lui appartient, pour bâtir un projet collectif.
Ce centre d’incubation n’est pas un chantier de plus dans le paysage institutionnel. Il est un levier d’insertion, d’espoir, et d’innovation pour une jeunesse souvent en quête de cadre, d’appui et d’opportunités. Ce qu’il représente dépasse de loin la simple question foncière : il incarne une vision du Sénégal qui mise sur ses talents, sur la recherche appliquée, sur l’économie réelle.
Il n’est pas trop tard pour replacer le débat là où il doit être : au service de l’intérêt général. L’ITA trace une voie. Que ceux qui hésitent à le rejoindre s’interrogent non pas sur le projet, mais sur les raisons profondes de leurs inquiétudes.
Bonne nouvelle ! l’ITA est un joyaux, une institution qui a développé beaucoup de technologies dans le domaine agroalimentaire.