Par Mamadou Sèye
Sous la présidence effective du Chef de l’Etat, le Premier ministre Ousmane Sonko s’apprête à présenter le plan de redressement national. Rien que cette annonce déclenche déjà passions, espoirs et crispations. Dans l’air flotte comme une tension fébrile : un pays cabossé par des années d’errance cherche enfin un cap, un souffle, un horizon.
Et pourtant, camarade, avant même la première phrase, nous connaissons par cœur le refrain automatique des détracteurs. Ils ont déjà affûté leurs petites phrases : critiques préfabriquées, procès d’intention, sarcasmes en pilotage automatique. Rien de neuf sous le soleil. Ceux-là vivent dans l’écho d’eux-mêmes, enfermés dans la périphérie de l’Histoire.
Car l’essentiel est ailleurs. L’enjeu n’est pas dans les brouhahas ni dans les postures. L’enjeu est dans la capacité d’un Etat à se redresser, à donner une direction claire, à réinventer une Nation qui doute. C’est cela que devrait porter ce plan : non pas une liste de vœux pieux, mais une architecture solide, un cap, un souffle.
Nous attendons un plan qui dise : voici où nous en sommes, voici ce que nous voulons bâtir, voici les moyens et voici les délais. Tout le reste est diversion. Il ne suffit plus de répéter les mots « jeunesse », « emploi », « souveraineté » ; il faut désormais les traduire en actes, dans les champs, dans les usines, dans les écoles et dans les hôpitaux.
La production nationale doit respirer à nouveau, nos terres doivent cesser d’être le terrain de jeu des importations, notre école doit redevenir un ascenseur et non un piège. L’économie populaire doit être protégée, encouragée et tirée vers le haut. La gouvernance doit être assainie jusqu’au bout. Voilà ce que nous attendons.
Il faut le dire clairement : le couple Président-Premier ministre est attendu au tournant. Leur alliance, née d’un moment politique unique, doit montrer qu’elle n’est pas une simple parenthèse. Le pays ne pardonnera plus l’improvisation. Il ne pardonnera plus la rhétorique sans contenu. Nous avons changé d’époque : ce peuple, qui a déjà arraché tant de victoires par sa ténacité, ne se contentera plus d’annonces. Il exige des résultats.
Face à cela, il y aura toujours des spectateurs. Certains ont choisi la critique stérile comme mode d’existence. Ils regardent passer le train et se consolent en disant qu’il déraillera. Ils ne comprennent pas que la critique, quand elle devient réflexe, n’est plus une pensée : c’est une résignation.
Mais ceux qui veulent bâtir savent qu’un plan n’est pas une fin en soi. C’est un engagement. C’est la promesse de rendre des comptes. C’est aussi, parfois, la ligne de fracture entre les temps anciens – ceux du confort, des combines et du sommeil – et un nouvel âge, plus exigeant.
Camarade, quoi qu’il advienne, cette séquence sera une borne. Elle dira si nous avons enfin compris que l’Histoire ne se fait pas dans les salons ni sur les réseaux sociaux, mais dans le courage des choix, la discipline de l’action et la continuité du travail.
Alors oui, qu’ils parlent, qu’ils crient, qu’ils ricanent, ceux qui ont renoncé à agir. Ils resteront sur le quai.
Ceux qui veulent écrire l’avenir savent que l’heure n’est pas à la distraction : elle est au redressement, à la vérité et à l’action.