La diplomatie du nouveau pouvoir : entre symboles forts et réajustement stratégique
Depuis l’alternance du 24 mars, la diplomatie sénégalaise entre dans une phase nouvelle, marquée par un discours souverainiste assumé, sans pour autant verser dans l’isolement. Le pouvoir Diomaye–Sonko veut réajuster les équilibres tout en préservant les intérêts stratégiques du pays. Et les signaux envoyés aux partenaires sont scrutés de près.
Le voyage annoncé de Sonko à Abidjan : plus qu’un symbole.
Annoncée avec une certaine sobriété, la visite prochaine du Premier ministre en Côte d’Ivoire alimente pourtant bien des spéculations. Certains y voient une manœuvre du Président Ouattara qui, selon une rumeur aussi fragile que manipulée, n’aurait invité que Sonko parce qu’il « détiendrait le vrai pouvoir ». Une rumeur à la fois insultante pour la souveraineté sénégalaise et révélatrice des fantasmes de ceux qui cherchent à semer la zizanie au sommet de l’État.
Une diplomatie complémentaire, un binôme cohérent.
Ce que ces manœuvres sous-estiment, c’est la cohésion d’un duo qui, à ce jour, a fait la preuve d’une complémentarité sans faille. Ousmane Sonko incarne une énergie politique forte, populaire et décomplexée. Bassirou Diomaye Faye, lui, donne au Sénégal une stature présidentielle marquée par la sobriété, la rigueur institutionnelle et la volonté d’ouverture. Cette double lecture du pouvoir n’est pas une faiblesse, mais une richesse stratégique. Et dans un monde de plus en plus complexe, elle devient un atout majeur.