Tabaski 2025 : un test de gouvernance face aux attentes du peuple


A un mois de la fête de la Tabaski, le gouvernement sénégalais s’active pour éviter les couacs habituels liés à l’approvisionnement en moutons. Un conseil interministériel, présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko, a balisé la feuille de route. Entre importations, soutien aux éleveurs locaux et mesures fiscales, l’État affiche sa volonté d’anticiper. Mais les attentes des ménages restent élevées.


A mesure que s’approche la Tabaski, les préoccupations gagnent du terrain dans les foyers sénégalais. La quête du mouton – à la fois devoir religieux, symbole social et enjeu économique – est désormais au cœur des conversations. Cette année, à la différence des précédentes, l’Etat a voulu prendre les devants. Le lundi 6 mai, un conseil interministériel présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko a été entièrement dédié à la préparation de la fête. Une initiative saluée pour son caractère anticipatif.

La barre est fixée haut : 830 000 moutons sont attendus pour couvrir la demande nationale, dont 250 000 devront provenir de l’étranger, principalement du Mali et de la Mauritanie. Pour faciliter ces flux transfrontaliers, l’Etat a décidé d’exonérer les taxes sur les moutons destinés à la Tabaski et d’assouplir les procédures aux frontières. Le message est clair : éviter toute pénurie, stabiliser les prix, rassurer les ménages.

Mais la stratégie ne se limite pas à l’importation. Le gouvernement mise aussi sur la stimulation de l’offre locale. La Banque Agricole, la DER et le FONSTAB sont mobilisés pour faciliter l’accès au crédit aux opérateurs nationaux. L’accent est mis sur l’accompagnement logistique et l’aménagement des points de vente, avec une implication attendue des maires et des préfets pour garantir des espaces adéquats.

En toile de fond, c’est tout un secteur que l’Etat veut structurer. Le Premier ministre a ordonné l’accélération de la mise en œuvre du Code pastoral, en particulier sur la lutte contre le vol de bétail, un fléau qui pénalise lourdement les éleveurs. Un recensement actualisé du cheptel est également prévu, ainsi qu’un mécanisme de suivi de l’ensemble des engagements pris lors de ce conseil.

Cette approche transversale, mobilisant plusieurs ministères et acteurs privés, veut rompre avec les pratiques improvisées des années passées. Elle se veut à la fois sociale, économique et sécuritaire. À un mois de la Tabaski, elle donne le ton d’un État qui se veut à l’écoute, réactif et soucieux de sa crédibilité.

Mais entre intentions et réalités de terrain, le pas reste grand. Ce sont les scènes dans les marchés, les prix affichés, la disponibilité réelle des moutons et la satisfaction des citoyens qui diront si la promesse d’une Tabaski sans stress a été tenue.


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