Il y a des jours où le pays semble battre à un seul rythme. Aujourd’hui, ce rythme vient de Tivaouane. La cité religieuse, ceinturée de ferveur, d’encens et de pas lents, accueille ce dimanche 20 avril 2025 la 96ᵉ édition de la Ziarra Générale en hommage à Serigne Babacar Sy, fils et premier khalife de El Hadji Malick Sy.
Depuis 72 heures, les cœurs convergent vers cette ville sainte, dans un mouvement presque naturel. On ne vient pas à Tivaouane, on y retourne. Des milliers de fidèles, de tout âge et de toute origine, ont pris d’assaut la ville, à pied, en voiture, en car, en train même. Qu’importe le moyen, pourvu qu’on arrive.
Un pèlerinage, une mémoire vivante
Ce n’est pas qu’un rassemblement. C’est une mémoire vivante. Dans les ruelles parfumées de Tivaouane, les fidèles récitent, invoquent, chantent, pleurent parfois. C’est toute une nation qui, pendant quelques jours, confie ses silences et ses espoirs à une tradition centenaire. La spiritualité ici n’est pas abstraite, elle est incarnée, elle est populaire, elle est communautaire.
Un génie logistique à l’échelle de la foi
L’État a suivi. Tivaouane n’a pas été livrée à elle-même. Quatre voies d’accès, un réseau ferroviaire réactivé, un plan de circulation spécial… tout est pensé pour encadrer ce flux. Mais rien ne paraît aussi organisé que l’accueil spontané des dahiras, les longues files pour les visites aux mausolées, la rigueur des rangées de prière. La foi a, elle aussi, son ordre.
Au cœur, une jeunesse qui croit
Et il y a les jeunes. Ceux qui dansent autrement : autour d’un micro pour des conférences, derrière des stands pour exposer les projets des dahiras, dans les rues pour gérer la logistique. On les appelle souvent « jeunes talibés », mais à Tivaouane, ils sont tout simplement le présent en mouvement.
Un rituel qui parle à toute la nation
Ici, tout le monde trouve une place. Même le sceptique, même l’athée curieux, même l’analyste froid. Car ce que l’on voit à Tivaouane dépasse le religieux. C’est un lien social, une discipline collective, une pédagogie du silence et du respect. Et à l’heure où beaucoup cherchent des repères, Tivaouane rappelle que l’élévation peut être populaire.
Promedia
Very good https://is.gd/tpjNyL