Arachide : le Sénégal en route vers un record historique de 900 000 tonnes

Par Mamadou Sèye

Le Sénégal s’apprête à battre un record historique dans la production d’arachide. Les prévisions font état de plus de 900 000 tonnes pour la campagne en cours, un chiffre qui replace notre pays parmi les grandes nations agricoles du continent. Et cette performance n’est pas le fruit du hasard : c’est le résultat d’un travail patient, soutenu et coordonné, mené sur plusieurs fronts.

L’arachide, ce n’est pas qu’une culture. C’est une histoire nationale, une mémoire vivante, le cœur battant de nos terroirs. Dans le Bassin arachidier comme à Tambacounda, Kaffrine, Kaolack ou Kolda, les champs verdoyants et les marchés animés témoignent d’un renouveau que plus personne n’osait espérer.
Les paysans ont repris espoir, les collecteurs reprennent du service, et les huileries voient venir la matière première avec soulagement.

Les autorités n’ont pas ménagé leurs efforts. Le dispositif de distribution des semences a été renforcé, la disponibilité des engrais améliorée, et la mécanisation agricole a reçu un appui conséquent. Le résultat est visible sur le terrain : un monde rural plus confiant, plus organisé, et plus productif. L’Etat, en redonnant sens à la politique agricole, a permis le retour de la fierté paysanne.

Les 900 000 tonnes qui s’annoncent symbolisent aussi une revanche : celle de l’agriculture familiale, souvent sous-estimée, mais toujours debout. Cette campagne réussie montre que, lorsque les producteurs sont accompagnés, le Sénégal peut non seulement nourrir son peuple, mais aussi redevenir un acteur influent sur le marché international de l’huile et de la graine d’arachide.

L’enjeu n’est plus seulement de produire, mais de transformer localement. Les huileries nationales reprennent progressivement leurs activités. Dans les zones rurales, les groupements de femmes transforment déjà la pâte d’arachide, l’huile brute, les tourteaux ou encore des produits cosmétiques à base d’huile naturelle.
Chaque tonne produite devient ainsi une source d’emploi et de revenus.

Le monde rural, longtemps relégué au second plan, retrouve aujourd’hui sa dignité économique. La terre reprend ses droits, et les acteurs du développement sentent souffler un vent d’espérance. L’arachide, qu’on avait un temps cru dépassée, s’impose à nouveau comme le pilier de notre souveraineté alimentaire et industrielle.

Si la tendance se confirme, le Sénégal pourrait non seulement atteindre l’autosuffisance en huile, mais aussi renforcer ses exportations vers les marchés asiatiques et sous-régionaux.
Une performance qui, au-delà des chiffres, traduit une volonté politique assumée : celle de faire de l’agriculture le moteur du développement national.

Le pays récolte aujourd’hui les fruits d’une vision claire et d’un engagement collectif. Et dans ce concert d’espérances rurales, chaque sac d’arachide qui quitte les champs raconte une même histoire : celle d’un peuple courageux, d’une économie qui se relève, et d’un État qui croit à la force du travail et à la bénédiction de la terre.


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