Diplomatie sénégalaise : quand l’ignorance devient arme de destruction… contre soi-même

Par Mamadou Sèye

Il y a quelque chose de franchement pathétique dans la dernière tentative de sabotage éditorial orchestrée par Jeune Afrique contre la diplomatie sénégalaise.
Comme s’il suffisait d’aligner deux ou trois demi-vérités, saupoudrées de frustrations parisiennes, pour peindre un tableau crédible d’échec. C’est petit. C’est bancal. C’est raté.

On nous parle de candidatures non abouties à des postes internationaux.
Vraiment ? C’est donc ça, leur « reproche » majeur ? Reprenons calmement :

Le cas d’Amadou Hott, par exemple.
Ancien ministre sous Macky Sall, oui. Candidat à la présidence de la BAD, oui. Mais surtout soutenu par les nouvelles autorités, publiquement et avec élégance républicaine. Et il l’a reconnu lui-même. Voilà une séquence diplomatique exemplaire : soutien sans calcul, dépassement des clivages internes pour défendre un Sénégalais de qualité à un poste de premier plan. Qu’aurait-il fallu faire ? Le saboter parce qu’il appartenait à l’ancien régime ? Cela s’appelle la maturité d’Etat. Cela s’appelle la continuité républicaine. Mais Jeune Afrique n’a visiblement pas reçu la mise à jour.

Quant à Augustin Senghor, le voici devenu prétexte à une critique mal ficelée.
On tente de faire croire qu’il aurait « échoué » à se positionner à la FIFA. Mais depuis quand une ambition associative, personnelle et totalement indépendante des canaux gouvernementaux devient-elle un thermomètre de performance diplomatique ? Augustin Senghor est dans le mouvement sportif. Point. Il ne postule pas en tant qu’envoyé spécial du Sénégal. Il mène son parcours avec les outils et les soutiens qu’il juge pertinents. Qu’est-ce que cela a à voir avec le bilan de la diplomatie d’Etat ? Rien. Absolument rien.

Et pendant que les critiques s’égarent sur ces détails, les faits, eux, sont têtus.
Rencontres bilatérales de haut niveau avec les Etats-Unis, la Chine, la France, la Turquie. Repositionnement stratégique au sein des grandes institutions. Affirmation d’un multilatéralisme enfin libéré des automatismes néocoloniaux. Dignité dans le ton. Clarté dans les intentions. Partenariat gagnant-gagnant ou rien. Voilà le cap.

Mais cela dérange. Notamment ceux qui, pendant des décennies, avaient l’habitude de s’asseoir à la table du pouvoir sénégalais sans avoir à présenter ni visa, ni légitimité. Ils s’imaginent encore que leur agenda doit dicter le nôtre. Que leur agenda éditorial, leur carte de presse ou leur carnet d’adresses dans les beaux quartiers de Paris vaut titre de noblesse diplomatique.

Et comme toujours, certains opposants locaux croient devoir relayer cette charge, sans filtre, sans recul, sans intelligence. Des suiveurs, même pas des lecteurs.
Ils commentent sans comprendre. Ils critiquent sans lire.
Ils sont dans l’incapacité intellectuelle de percevoir les nouvelles dynamiques en cours : ce que le Sénégal défend désormais, c’est une diplomatie souveraine, réaliste et stratégique.

Alors, messieurs les grincheux, les revanchards et les nostalgiques de la connivence éditoriale : cherchez d’autres angles d’attaque. Ou alors, prenez le temps de vous éduquer à ce que devient le Sénégal.

Parce que pendant que vous radotez, le pays avance. Et ce n’est pas près de s’arrêter.

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