Dakar, avril 2025 – La machine judiciaire est en branle. La Cour des comptes a officiellement saisi le procureur général, confirmant ainsi sa volonté de faire toute la lumière sur les irrégularités constatées dans la gestion des finances publiques au cours des dernières années. Une étape majeure qui cristallise l’attention d’une opinion publique de plus en plus exigeante en matière de redevabilité.
Des rapports accablants enfin suivis d’effet
Depuis plusieurs années, les rapports de la Cour des comptes s’accumulent, souvent riches en révélations troublantes sur la gestion de fonds publics. Mais jusqu’ici, la traduction judiciaire de ces constats se faisait attendre. La saisine du procureur général change donc la donne. Elle marque le passage d’une simple dénonciation institutionnelle à une volonté claire de poursuite et, potentiellement, de sanctions.
Selon des sources proches du dossier, les cas évoqués concernent plusieurs structures étatiques et parapubliques, dont la gestion est mise en cause dans des malversations présumées : surfacturations, absence de pièces justificatives, abus dans les dépenses ou non-respect des procédures.
Un signal fort envoyé à l’ancien système
L’initiative de la Cour des comptes est saluée comme un tournant dans la lutte contre l’impunité. Elle s’inscrit dans un contexte de refondation annoncée par les nouvelles autorités, soucieuses de rompre avec la légèreté et l’opacité ayant, selon elles, caractérisé la gestion précédente.
Pour une large frange de la population, il est difficile d’accepter que des acteurs identifiés comme responsables de ces dérives continuent de fanfaronner dans les médias ou de se pavaner dans les cercles d’influence sans jamais avoir à répondre devant la justice. Cette démarche judiciaire est donc perçue comme une forme de réparation symbolique, mais aussi comme un levier pour restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.
La justice sous les projecteurs
Reste maintenant à la justice de jouer pleinement son rôle. Le ministre en charge a récemment appelé au respect du temps judiciaire, insistant sur la nécessité de procédures solides et équitables. Un discours mesuré, mais qui devra se traduire par des actes concrets et visibles pour dissiper les doutes et éviter les procès d’intention.
Loin d’une chasse aux sorcières, il s’agit aujourd’hui de restaurer un État de droit fonctionnel, où chaque gestionnaire public sait qu’il sera tenu comptable de ses actes. La Cour des comptes, en sortant de son rôle traditionnel d’observateur pour devenir actrice du redressement, envoie un message limpide : la page de l’impunité est en train de se tourner.