Par Maqmadou Sèye
Camarades, un étrange ballet s’exécute ces temps-ci dans les couloirs feutrés de la politique sénégalaise. Certains visages, connus pour leur agilité à flairer les vents dominants, tentent de souffler sur des braises imaginaires entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko. Ils murmurent, insinuent, inventent, colportent. Ils rêvent de dissidence, de fracture, de rivalité, persuadés que, dans le désordre, ils pourraient enfin exister. Mal leur en prendra. Car l’exercice qu’ils imaginent est voué à l’échec, et leur empressement à diviser révèle, avant tout, leur propre indigence morale.
Selon des sources irréfutables, le Président Diomaye est irrité — profondément irrité — par l’attitude de ces politiciens qui, faute d’assise populaire, tentent de s’installer comme interprètes occultes du duo exécutif. Leur stratégie est simple et vieillotte : attiser la suspicion, suggérer des agendas cachés, créer des tensions fictives entre deux hommes dont le destin politique est, pour l’instant, indissociable. On les voit à l’œuvre : visites répétées, sollicitations d’audience, apartés venimeux. Mais Diomaye ne les reçoit pas. Il ne converse pas. Il ne se laisse pas empeser par des rumeurs en prêt-à-porter. Il les tient à distance, et cette distance est un message.
Il faut, ici, rappeler une vérité essentielle, rarement dite avec assez de netteté : la politique, au Sénégal, puise sa force dans un socle éthique, culturel et familial. Avant la conquête du pouvoir, Bassirou Diomaye Faye a baptisé son fils au nom d’Ousmane Sonko. Geste de loyauté, symbole puissant, inscription familiale dans la durée. Lorsque le pouvoir s’est installé, lorsqu’il aurait été tentant de tout renégocier, de tout redimensionner, il a récidivé : sa fille porte désormais le nom de la mère de Sonko. Qui ne comprend pas cela n’a rien compris au code social de ce pays. On ne réécrit pas l’état civil pour faire plaisir aux rumeurs.
Ces gestes ne sont pas décoratifs. Ils signifient : je t’honore, je te reconnais, je t’installe à vie dans ma trajectoire. Dans un pays où les valeurs du « juste » et du « loyal » précèdent les calculs, cela vaut serment. Ajoutez à cela une phrase prononcée par Diomaye lui-même, lourde de sens et impossible à effacer : si la politique devait être à l’origine d’une discorde avec Sonko, il choisirait d’abandonner. S’il existait un risque d’ambition outrée, il l’aurait déjà semé ailleurs.
Diomaye sait mieux que quiconque ce qu’il doit au bouclier Sonko. C’est Sonko qui, par son exposition, sa présence, ses controverses, a attiré le feu médiatique, administratif, judiciaire, permettant à Diomaye de contourner silencieusement la tempête. Le premier a encaissé. Le second est passé. L’un a été le paratonnerre, l’autre la fusée. Ce binôme n’est pas circonstanciel : il est complémentaire. L’un incarne la verticalité populaire, l’autre la légitimité institutionnelle. L’un galvanise, l’autre apaise. Séparer ces deux forces, c’est retirer le vérin d’un pont en mouvement.
Il faut donc le dire sans trembler : ceux qui tentent d’insinuer l’incompatibilité structurent leur projet sur un parjure moral. Ce ne sont ni des conseillers ni des stratèges : ce sont des porteurs de valises qui rêvent de remplacer Sonko comme interface privilégiée auprès de Diomaye. Ils imaginent des couloirs secrets, des promotions tacites, des faveurs murmurées. Ils pensent pouvoir brader l’amitié pour un strapontin. Honte à eux.
Le peuple, lui, observe avec une lucidité impitoyable. Il sait reconnaître les imposteurs qui colmatent leur vide politique par le bavardage stratégique. C’est pourquoi une revendication monte, de Dakar à Saint-Louis et jusqu’aux pages digitales de la diaspora : la dissolution immédiate de la coalition “Diomaye Président”, devenue anachronique. Son objet était clair : porter un homme à la tête de l’Etat. Mission accomplie. Tout ce qui continue sous cette étiquette relève du recyclage opportuniste. Les ambitions plus ou moins honteuses s’y agglutinent, espérant se légitimer par contagion.
Le Président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, l’a dit avec élégance et simplicité : Sonko et Diomaye n’ont pas d’autre choix que d’être ensemble. Politiquement, ils se neutralisent ; stratégiquement, ils se complètent ; sociologiquement, ils se répondent. Rompre, c’est offrir le pays aux extrémismes. Se diviser, c’est saboter leur propre trajectoire. Toute stratégie fondée sur la discorde n’aboutira qu’à produire du chaos, et c’est précisément ce que la population refuse.
On ne le répétera jamais assez : la politique n’est pas qu’un marché de postes. Elle est une éthique. Une vision de l’honneur. Elle suppose des limites morales. Ceux qui tentent de gratter derrière ce duo n’ont pas compris que, dans le cœur populaire, la loyauté vaut mandat. Il ne suffit pas de fréquenter les salons, de flatter les photos, de glisser son nom dans mille confidences. Il faut être. Et être demande une cohérence que la rumeur ne peut fabriquer.
Ceux qui s’agitent savent, en réalité, que leur capital électoral tient sur un trombone. Ils cherchent alors à se glisser dans les interstices, à s’inventer indispensables, à jouer les courtiers de la proximité présidentielle. Leur imaginaire politique se résume à se positionner « au détriment » de Sonko. Comme si la politique était un couloir d’hôtels sans sortie d’urgence. Ils ne comprennent pas que le peuple lit les cœurs comme on lit un visage.
Ces comportements ont un précédent, dans l’histoire du pays : ils ont toujours échoué. Ceux qui tentent d’exister par la discorde finissent isolés. Ceux qui vivent de rumeurs meurent d’indifférence. Ceux qui veulent séparer des hommes liés par tant de strates — affectives, culturelles, familiales — se brisent eux-mêmes. Il ne s’agit pas ici de naïveté : il s’agit de structure. Le pays n’a pas élu un visage : il a élu une promesse. Et cette promesse était plurielle.
Le duo Sonko–Diomaye n’est pas la juxtaposition de deux ambitions. C’est la résultante d’une sociologie jeune, urbaine, connectée, qui refuse l’éternelle recyclerie des mêmes visages. Ils incarnent un changement générationnel, méthodologique et moral. Vouloir casser cela, c’est tenter de falsifier la trajectoire d’un pays.
Dans cette atmosphère trouble, il faut rappeler ce que le peuple sanctionne le plus sévèrement : la trahison symbolique. Les Sénégalais ont un rapport aigu au lien, un instinct profond de l’harmonie. Ils savent reconnaître le faux pas invisible. Et ils n’oublient jamais.
C’est pourquoi les apprentis stratèges se trompent de combat. Leur adversaire premier n’est pas Sonko. Il n’est pas Diomaye. C’est le peuple. C’est lui qui, à intervalle régulier, fouette les illusions. C’est lui qui a placé les deux hommes au sommet. C’est lui qui évalue, compare, surveille, sanctionne. La rue sénégalaise n’est pas dupe. Elle sait distinguer le compagnonnage organique du calcul de carrière.
Il faut enfin dire ceci : la nouvelle génération politique veut de l’éthique. Elle veut en finir avec les courtisans ventriloques, les rabatteurs de couloirs, les archiveurs de rumeurs. La politique ne peut plus être la danse du mensonge. Si l’on n’est pas capable de loyauté, on n’est pas prêt à gouverner.
Ce débat, en apparence trivial, révèle une mutation profonde. Ceux qui veulent vivre politiquement contre Sonko se condamnent. Ceux qui veulent vivre politiquement grâce à Diomaye se ridiculisent. L’avenir appartient à ceux qui vivent politiquement pour le pays.
Voilà la différence entre le bruit et la hauteur.
Et pour le reste, camarades : ce duo n’a pas fini d’étonner. Car la loyauté n’est pas un slogan.
C’est un destin.
Si tel que vous le dites, Diomaye ne donne aucun crédit à ces énergumènes qui agitent, inventent et colportent cette pseudo mésentente, pourquoi les laissent ils attaquer ouvertement son PM?
Concevez-vous après les attaques à visage découvert un conseil des ministres avec Sonko et Abdou rahmane diouf autour d’une même rable?
Y’a anguille sous roche