Mamadou Sèye
Lors du Conseil des ministres d’hier, le Premier ministre Ousmane Sonko a haussé le ton face aux lenteurs persistantes dans certaines structures publiques. Il a évoqué des manquements graves, récurrents et contraires aux règles de transparence et de bonne gouvernance, appelant les membres du gouvernement à corriger rapidement le tir.
Les griefs sont précis : absence de pré-conseils sur des sujets stratégiques, défaut de comptes rendus réguliers, archivage défaillant, retards dans la nomination des administrateurs, voire maintien de représentants dont les mandats sont expirés. Le tout aggravé par la désignation de profils parfois inadéquats dans les organes de gouvernance. Pour Ousmane Sonko, il n’est plus question de composer avec ces pratiques. Il a exigé, sans délai, la régularisation de la composition des conseils d’administration des agences, offices et sociétés publiques, conformément au décret n°2025‑670 du 29 avril 2025.
Le rappel est clair : l’administration doit désormais refléter les exigences d’une gouvernance efficace, sobre et transparente. Cette mise en garde s’adresse à une équipe en place depuis un an, attendue sur la mise en œuvre rapide des réformes et la production de résultats concrets. L’Etat ne peut plus fonctionner au ralenti. Les urgences économiques, sociales et institutionnelles imposent une cadence nouvelle. Chaque lenteur est une faille, chaque retard un recul, chaque négligence une source de perte de confiance.
Le message du Premier ministre s’inscrit dans une vision claire : remettre l’administration en mouvement, responsabiliser les acteurs, réaffirmer que le service public ne peut être soumis à l’improvisation, ni à l’inertie. Le Sénégal ne peut pas construire un Etat moderne avec des procédures obsolètes et des pratiques archaïques. Il est temps de tourner la page de la routine, de la complaisance et des passe-droits. Il est temps de faire de la rigueur une norme.
Ce que les citoyens attendent, ce sont des actes, pas des promesses. Une gouvernance exigeante, cohérente, qui fait ce qu’elle dit et dit ce qu’elle fait. Le rappel à l’ordre lancé par Ousmane Sonko n’est donc pas anodin. C’est un signal fort adressé à toute l’administration : l’heure n’est plus aux lenteurs. Elle est à l’action. Et à la responsabilité.