Procès sans prévenu : Diomaye et la CEDEAO

Par Mamadou Sèye
Il n’était pas candidat. Il n’a pas été recalé. Il n’a pas perdu. Mais dans l’imaginaire fertile de certains adversaires, l’élection à la présidence de la CEDEAO serait un revers diplomatique pour Diomaye Faye. Il faut le dire clairement : on ne peut pas échouer à un concours auquel on ne s’est même pas présenté.


C’est devenu un réflexe pavlovien chez certains commentateurs : voir une défaite là où il n’y a même pas de combat engagé. Le sommet de la CEDEAO vient de se tenir, une nouvelle présidence est désignée, et aussitôt les tambours de l’opposition s’emballent : « Diomaye recalé ! Le Sénégal marginalisé ! » Rien que ça.

Mais revenons aux faits. Le Président Diomaye Faye n’était pas candidat à la présidence de la CEDEAO. Son nom a circulé dans les couloirs, dans les colonnes, dans les espoirs peut-être – mais en aucun cas dans les textes officiels ou les délibérations. Il a été consulté, respecté, écouté. Ce qui n’a rien d’étonnant pour un chef d’Etat fraîchement élu, dont la parole pèse déjà dans les dynamiques régionales.

Alors d’où vient ce besoin de transformer un non-candidat en un perdant ? Pourquoi cette obsession à faire croire que le Sénégal a subi une humiliation, quand il a simplement respecté un processus communautaire collégial et fluide ? Il faut vraiment être en panne d’arguments pour faire d’une non-élection une chute symbolique.

Même scénario surréaliste avec les Lionnes du basket, privées de visas pour un tournoi aux Etats-Unis. Le réflexe de tout patriote aurait été de condamner un refus injuste et arbitraire. Mais non. Certains ont préféré transformer cette injustice subie en une faute du gouvernement, comme si la diplomatie sénégalaise avait érigé des barrières à ses propres enfants.

Ce n’est plus de la critique, c’est de l’acrobatie idéologique. Quand on traque désespérément la faille, on finit par voir des fissures là où il n’y a que des ombres portées.

Le Président Diomaye Faye est resté à sa place : sérieux, sobre, concentré sur l’essentiel. Il n’a pas fait campagne pour la CEDEAO. Il n’a pas supplié. Il n’a pas marchandé. Et c’est justement cette stature qui dérange : la rupture tranquille, la maturité silencieuse, le refus des jeux de posture.

À ceux qui espéraient un échec, on répondra simplement ceci : il faut plus qu’un fantasme de sommet pour ébranler une vision de gouvernance. Le Sénégal avance. Solidement. Lentement peut-être, mais sans céder à la tentation du spectaculaire inutile.


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