Quand la haine tient lieu de programme

Par Mamadou Sèye


Ils passent leurs journées à vomir Ousmane Sonko, croyant ainsi exister dans l’arène politique. Mais à force de frapper dans le vide, trois figures usées par l’échec et l’amertume ne récoltent que le mépris silencieux du peuple. Une leçon de lucidité s’impose.

Il y a dans ce pays une espèce étrange de politiciens au cœur sec, pour qui la détestation de l’autre constitue le seul carburant idéologique. Leur boussole ? L’aigreur. Leur arme ? La médisance. Leur obsession ? Ousmane Sonko.
Ils n’ont ni vision, ni base, ni souffle. Mais ils ont des rancunes. Et ils les traînent comme des trophées.

Ils sont trois, surtout, à avoir fait de la diabolisation de l’actuel Premier ministre une entreprise obsessionnelle. Par charité républicaine, leurs noms seront tus ici. Non par crainte, mais par décence : inutile d’offrir à l’insignifiance une vitrine.

Ce qu’ils n’ont pas compris — ou feignent d’ignorer —, c’est qu’on ne s’impose pas par l’acharnement mais par la pertinence. Qu’on ne construit pas une stature d’homme d’Etat en vomissant, jour après jour, un homme dont le tort principal est d’avoir su incarner un espoir collectif là où eux ont échoué à éveiller ne serait-ce qu’un écho local.
Le peuple les voit, les entend, les jauge. Et leur verdict est sans appel : ils ne représentent rien sinon eux-mêmes et leur ressentiment personnel.

Au lieu de bâtir une alternative, ils préfèrent miner les fondations de ce qui est en train d’émerger. Mais c’est une erreur stratégique autant qu’une faute morale. Car Ousmane Sonko ne s’est pas imposé par les médias ni par les arrangements de salon. Il est le produit d’une dynamique populaire, d’une convergence de souffrances et d’espérances. L’attaquer sans relâche, c’est insulter ces Sénégalais qui voient en lui le vecteur d’une rédemption nationale.

Et qu’ont-ils à proposer en retour ? Rien. Aucune perspective. Aucun souffle. Rien que des invectives stériles et des saillies pleines d’égo. Le plus pathétique, c’est qu’ils ne semblent même plus se rendre compte que leur haine est devenue pathologique. A force de cogner dans le vide, ils sont devenus transparents. Leur échec électoral est à la mesure de leur isolement politique.

Ils n’ont pas seulement raté leur rendez-vous avec l’histoire. Ils se sont volontairement assis dans le camp des figurants aigris, de ceux qui n’entreront dans les livres que par leurs imprécations, jamais par leurs œuvres.

Le peuple, lui, a choisi son camp. Et ce camp n’est pas celui de la jalousie érigée en doctrine. Ce n’est pas celui de ceux qui, n’ayant su incarner aucun espoir, tentent de saboter celui que d’autres portent avec sincérité et courage.

La haine n’a jamais fait une vision. Le ressentiment n’a jamais écrit un programme. Et les règlements de comptes ne fonderont jamais un projet de société.

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