Par Mamadou Sèye
Dakar s’est figée. Les rédactions ont suspendu le temps, les réseaux sociaux ont frémis, les micros se sont allumés en rafale. Ousmane Sonko venait de parler. Une brève déclaration, mais dont l’écho a résonné comme un coup de tonnerre dans le ciel politique sénégalais. Le Premier ministre et président du parti PASTEF a, d’un ton calme mais chargé de symboles, annoncé un grand rassemblement des militants et sympathisants le 8 novembre prochain. Le lieu de convergence est désormais connu : le parking du stade Léopold Sédar Senghor.
Une date qui, à l’entendre, ne sera pas anodine. Il y aura avant le 8 novembre, le 8 novembre et l’après 8 novembre, a-t-il lancé, avec cette assurance tranquille qui lui est propre. Et il ne fallait pas plus que cette phrase pour que le pays entier bascule dans l’attente. Depuis cette courte déclaration faite ce samedi, plus personne ne parle d’autre chose. Le débat public a pris un seul chemin : celui de l’énigme Sonko du 8 novembre.
L’aura de Sonko est telle qu’une simple annonce suffit à effacer tous les bruits parasites. C’est la marque des grands — de ceux dont la parole structure le débat national. L’homme n’a pas eu besoin de meeting, de diatribes ni d’effets de manche : quelques minutes d’apparition, et le Sénégal médiatique s’est réorganisé autour de son verbe. Cette puissance d’attraction, rare dans le paysage politique africain contemporain, dit tout du lien quasi mystique qui unit Sonko à ses partisans, mais aussi de l’intérêt, parfois mêlé d’inquiétude, que lui portent ses adversaires. Il suffit qu’il parle pour que le silence se fasse ailleurs.
Le Premier ministre a tenu à préciser les raisons de son absence au dernier Conseil des ministres. J’étais un peu souffrant, a-t-il dit, ajoutant qu’il avait pris soin d’informer le Président de sa volonté de se reposer quatre jours, week-end inclus. Une précision simple, mais qui tranche avec les spéculations habituelles et montre un souci de transparence rare dans les hautes sphères. Mais au-delà de cette mise au point, Sonko a tenu à redéfinir les contours de son rôle : Durant ces 18 mois, j’ai souvent parlé en tant que Premier ministre. Sous-entendu : le 8 novembre, il parlera en tant que chef de parti, en tant que leader de ce mouvement populaire qui, depuis des années, bouleverse les certitudes.
Et c’est là que tout prend sens. Le 8 novembre s’annonce non seulement comme un rassemblement politique, mais aussi comme une renaissance militante, une reconnexion avec l’ADN de PASTEF. Le parti que vous avez toujours connu sera là, a-t-il promis. Cette phrase a fait frissonner les militants. Elle résonne comme une promesse de fidélité à l’esprit originel du mouvement, celui de la rupture, du patriotisme, du travail et de la souveraineté.
D’ores et déjà, les sections de PASTEF à l’intérieur du pays et dans la diaspora se mettent en ordre de bataille. Les mots d’ordre circulent, les affiches se préparent, les militants vont affluer de partout. Le 8 novembre s’annonce comme une démonstration de force sans précédent. Chaque fois que Sonko parle, une séquence politique s’ouvre. C’est lui qui fixe le tempo. Ce samedi encore, il l’a prouvé : une brève déclaration, et tout le reste est relégué au second plan. Même les polémiques du jour se sont éteintes.
Sonko n’est plus seulement un homme politique, il est devenu une boussole. Un repère dans un paysage saturé de discours sans portée. Et cette capacité à aimanter l’opinion, à mobiliser les masses et à redéfinir les priorités du débat, fait de lui le leader le plus influent du moment. Le 8 novembre, au parking du stade Léopold Sédar Senghor, ce sera bien plus qu’un meeting : ce sera un moment d’histoire, une mise à l’épreuve du lien entre un homme et son peuple. Le compte à rebours est lancé.
Une X de plus, j’ adore vous lire. Merci
Tres bien…. Bravo, les Sènegalais en ont besoin.