Par Mamadou Sèye
Dans ce Sénégal en reconstruction où les postures bruyantes tentent parfois de masquer les carences profondes, certains responsables préfèrent laisser parler les actes. Waly Diouf Bodian, Directeur général du Port autonome de Dakar, en fait partie. Fidèle compagnon du Premier ministre Ousmane Sonko, il a hérité d’un secteur aussi stratégique que complexe, et s’est engagé dans un travail exigeant, sans parade inutile.
Ce matin, des publications ont relayé des chiffres indiquant une baisse d’activité au Port, attribuée à l’année 2025. Des données qu’il conviendrait d’analyser dans leur globalité, avec prudence et rigueur. Mais il importe de rappeler une évidence que l’analyse purement comptable occulte souvent : il existe des baisses salutaires. Comme il existe des croissances toxiques.
Ceux qui scrutent la moindre variation pour y voir un échec devraient aussi se souvenir de l’état dans lequel le Port avait été laissé. Pendant longtemps, il a souffert de pratiques informelles, d’arrangements discutables, et d’un pilotage parfois orienté vers des intérêts non alignés avec la vocation nationale de l’infrastructure. Redresser une telle machine demande du temps, du courage… et une capacité à tenir tête à ceux que la transparence dérange.
Waly Diouf Bodian n’a pas fait le choix de la facilité. Il a entrepris de revoir les contrats, d’assainir les procédures, de rationaliser les dépenses, de lancer une digitalisation en profondeur. Des gestes forts, cohérents avec une vision d’avenir. Il aurait pu composer, distribuer des compromis, entretenir des silences… Il a préféré agir.
Alors oui, cela dérange. Et parfois, certaines voix s’élèvent, déstabilisées par la fin d’une époque où certaines facilités étaient devenues des habitudes. Mais ce n’est pas en flattant les anciennes pratiques que l’on bâtit une économie souveraine. L’objectif n’est pas de plaire, mais de construire.
Les tweets qu’il publie ? Ils répondent, à chaud, à des attaques souvent infondées. Mais sa vraie langue, c’est celle du travail. Discret mais méthodique, il remet sur pied un levier essentiel de notre économie.
Le Port autonome de Dakar n’est pas en crise. Il est en refondation. Et cela suppose des choix parfois impopulaires, mais stratégiques. Ceux qui s’impatientent peuvent bien continuer à commenter. L’histoire, elle, jugera sur pièces. Sur durée. Sur impact.
Waly Diouf Bodian tient la barre. Il n’a ni le temps ni l’énergie à consacrer aux polémiques passagères. Ce qu’il sert, c’est l’intérêt national. Et cela suffit à justifier qu’on lui laisse le temps d’ancrer sa vision.