Dialogue national : entre postures politiques, appels à l’apaisement et ambitions personnelles


Dans une atmosphère grave mais maîtrisée, le Dialogue national a vu défiler des figures majeures de la vie politique et civile. Entre préoccupations sur la justice, repositionnements subtils et plaidoyers pour la stabilité, retour sur quelques interventions phares qui ont marqué les esprits.


Le Dialogue national du 28 mai 2025, placé sous la présidence du chef de l’État, a été un moment de respiration démocratique, mais aussi de cristallisation des enjeux politiques du moment. Les discours, tour à tour fermes, nuancés ou stratégiques, ont révélé les lignes de fracture mais aussi les passerelles possibles

Khalifa Ababacar Sall, figure de l’opposition, a livré un propos mesuré, soulignant les difficultés que traverse le camp opposé au pouvoir. Il a évoqué des « arrestations » qui planeraient sur les opposants, dans un contexte qu’il juge tendu. Mais sa posture n’a pas été celle du rejet : son ton était davantage celui d’un acteur qui prend acte des réalités tout en restant vigilant.

Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre et aujourd’hui dans une forme de réserve active, a semblé préparer les esprits à une aventure personnelle. Son intervention, ponctuée de formules ouvertes et de clins d’œil au passé laissait entrevoir une volonté de se replacer dans le jeu national. S’il a prôné la responsabilité, il n’a pas manqué d’envoyer quelques signaux à ses contemporains.

Amadou Ba, quant à lui, a fait dans la sobriété et la loyauté institutionnelle. Son propos s’est inscrit dans une volonté de continuité républicaine, réaffirmant les principes de l’Etat de droit, sans pour autant entrer dans la mêlée. Une façon pour lui de préserver sa stature, dans un moment où les équilibres se redessinent.

Du côté de la société civile, Alioune Tine a, sans surprise, plaidé pour la construction d’un consensus démocratique durable. Il a insisté sur la nécessité d’un cadre de dialogue sincère, où les désaccords ne débouchent pas systématiquement sur des fractures. Dans la même veine, Seydi Gassama a rappelé l’importance des droits humains et d’une gouvernance fondée sur l’éthique et la transparence. Seydi Gassama a également plaidé pour un soutien à la presse.

Enfin, Anta Babacar Ngom, présidente du parti AAR Sénégal, est intervenue en tant qu’actrice politique à part entière, et non simple observatrice. Elle a appelé à une nouvelle gouvernance, davantage centrée sur la jeunesse, la méritocratie et l’efficacité. Si son discours a suscité des commentaires divers, il confirme son installation durable dans le champ politique.


Entre ambitions personnelles, stratégies de recomposition et volontés affirmées de réforme, le Dialogue national a été le théâtre d’un moment de vérité. Les mots ont été soigneusement choisis, les silences parfois plus éloquents que les discours. Une chose est sûre : la parole a circulé, et les actes sont désormais attendu


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